jeudi 3 décembre 2009

NY1

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Vendredi matin ( 8:00) on est parti en direction de New York ( yeah!) avec Bonnita Troccoli et le cartographe Ping Gieseking. On a pris le bus à la station de bus de Montréal ( Berry/UQAM) pour aller jusqu'à Burlington — la première ville après la frontière canadienne — prendre notre voiture de location. En route vers Burlington, dans le bus, le chemin était brumeux et glauque et romantique et sans intérêt particulier. On a vu des granges apparaitre dans la brume d'une ambiance que votre reporter imaginait flamande en somnolant :



















On s'était super préparé pour passer la frontière américaine. On savait que là-bas, no joke, ça déconne pas les enculés d'amérloque, faut tout leur raconter ta vie en détail pour avoir une chance de goûter le territoire. On savait qu'il fallait avoir une adresse où atterir, une raison valable pour venir et un max de tune pour y rester " how you're gonna support yourself ?". On n'avait certainement pas pris un gramme de zèb avec nous et aucune clope de contrebandene ne trainait dans nos poches, les hommes étaient rasés et les femmes s'étaient mise du rouge à lèvres. On connait des gens — Parthenia Ropach notamment — qui n'osent même plus aller aux states tellement ils se sont fait refouler violemment ( Partenhia partait vivre un moment à San Francisco , ou San Diego je ne sais plus, et elle avait préparé un sac qui disait tout de son désir de long séjour au-delà du visa. Ça n'a pas traîné : coup de trique tu rentre chez toi Parthenia. Depuis elle est comme traumatisée et elle ne va plus jamais au states). Donc, après encore quelque morceaux de mélancolie flamande :





































( ou comme un genre de sfumato de bord de l'autoroute : )
























on est arrivés à la frontière biométrique. Le conducteur prend le mike et annonce que nous, les trois français, on devrait passé devant tout le monde parce que ça va être plus long que les autres, mais on comprend pas vraiment ce qu'il raconte. Il parle en Anglais et de toute façon il n'y a que dix personnes dans le bus, alors on descend comme tout le monde et on se met dans la file à l'intérieur d'un cube de verre métal bois inox granit, en face d'un comptoir où une femme en uniforme vocifère : NEXT! à chaque fois qu'elle valide un passeport. C'est le tour de Bonnita qui se retrouve seule face à l'Autorité. Elle semble plutôt bien se débrouiller quand un autre officier ouvre un nouveau comptoir et appelle le cartographe, puis m'invite à les rejoindre. Cet autre officier semble presque cool comparé à l'hystèrie malfaisante du catogan ( elle a les cheveux tellement tirés sec derrière ses oreilles que ça doit faire un mal de chien ). L'homme balance sa routine pourquoi-comment-où les états-unis ? On réponds parce que-là-bas-en-vacances-l'Amérique. On nous emmène tous vers une autre pièce pour scanner nos empreintes digitales. Notre homme officier froid nous acompagne. On traverse un long couloir et on arrive dans un genre de grande pièce ronde. Il nous abandonne face à un nouveau comptoir inox verre dépoli pvc faux bois. On attend. On attend deux ou trois minutes. On attend et la queue de cheval masochiste fini par arriver. Elle recommence avec chacun d'entre nous. On réponds par des yes et des phrases courtes. Ensuite, chacun doit poser ses doigts sur une petite boîte en verre qui émet un faisceau vert fluorescent et puis la queue de cheval sadique lève son pouce pour nous indiquer de mettre notre pouce sur le même faisceau vert fluo. Le cartographe est celui qui pose le plus de problème. Nous partons ensemble jusqu'à New York, mais il a prévu de continuer et de traverser l'Amérique jusqu'à San Diego. La queue de cheval le cuisine un peu et on devine une certaine assurance dans la façon dont elle se tient, jambes écartées, dos droit, queue de cheval maniaque et millimétrée accroché derrière les oreilles d'un visage farci d'une légère acné recouverte d'un fond de teint blanchâtre et sportif que j'imagine water-proof ( le fond de teint).

Et puis c'est bon, elle nous lâche, de moins en moins désagréable, elle nous lâche, elle nous a calculé et elle se détend et devient presque sympathique. Grâce à elle on passe la frontière ( stockolmisés ? ). On retourne dans le bus et tout le monde nous fait la gueule parce qu'on les a fait poiroter 25 minutes. On est, à ce moment-là, dans l'état du Vermont et on s'apprête à traversé le Vermont pour aller à New-York.

Le cartographe est déjà venu plusieurs fois à NY, Bonita Troccoli est venu une fois à NYC quand elle était petite et votre correspondant français en direct des Amériques n'est foutre jamais aller de sa vie à New-York.

Pour l'instant le plan général c'est : on va en bus jusqu'a Burnlington et là on loue une bagnole et on trace.

Arrivés à la station de bus de Burlington, on monte dans un taxi qui nous dit en rigolant dans sa moustache de Biker qu'il n'est pas le taxi mais le conducteur du taxi. Il y a un beau rond mutlicolore peint sur un mur en brique. Le taxi nous emmène à l'aéroport de Burlington où se trouve l'agence de location de voiture et où il y a des plafonds complexes :



















des cabines téléphoniques :




















des langues pour vomir des bagages :


















des rinces-doigts spécial A/H1N1 :

























et des gens qui regarde des avions de l'US mail:



















sur des rockin'chair blancs :
























Le cartographe est très déçu car il s'y était pris deux mois à l'avance pour réserver une Chrysler la moins chère possible et qu'on se retrouve avec une Hyundai bleue non identifiée. On part faire un tour dans le centre de Burlington *.

A vue de nez, le Vermont semble être le pays des anciens hippies devenus clown-menuisier-travailleur social, des profs de facs allérgique aux grandes villes et des paysans pousseurs de pick-up, tout ça planté dans de petites collines vertes ( verts monts) chatoyantes en été et blanches en hiver. Dans le centre de Burlington on a vu un lac gigantesque, une parade de thanksgiving sous la pluie , un bus vraiment cool :


















des maisons positivement obèses ( mansions) :



















et puis on est parti déjeuner chez Al's, un restaurant en fer blanc ou alu ou inox, planté le long d'une route à la sortie de la ville où l'on a effectué notre premier contact avec le peuple américain.

Bonnita Troccoli : " Je t'avais dit, y a quand même vachement d'obèses ici "
Gwyneth Bison : " Ouais, mais moi je les aimes bien les américains chai pas ... "
Le Cartographe : " Statistiquement, il n'y aucune raison pour qu'un obèse ne soit pas sympathique ".

J'ai pris deux cheeseburger et un coca, Bonnita Trocolli un tacos plein de verdure et le Cartographe un hamburger une frite et un sprite.

G.B : Ouais ben y a quand même des sacrés monstres ici
Le C. : Ouais
G.B : Non mais je veux dire quand même y en a des vraiments flippants.
Le C. : Ouais.

On est reparti sur la route où il faisait vraiment un temps de chiotte :


















du coup, on a renverser le monde pour passer le temps :




































On a aussi traversé des bleds paumés avec des maisons abandonnées :




















On a aussi traversé des bleds paumés avec des maisons abandonnées ou brûlées :



















On a aussi traversé des bleds paumés avec des maisons abandonnées ou brûlées ou avec des granges effondrées :




















On a aussi traversé des bleds paumés avec des gens abîmés vivant dans des bleds paumés :




















Lorsqu'on a repris la route, on est reparti en direction du musée des marionnettes géantes Bread and Puppet. Le truc du musée des marionettes géantes Bread and Puppet c'est que le musée des marionnettes géantes c'est le décor d'un festival d'été c'est ça le truc du musée des marionnettes géantes Bread and Puppet c'est le décor d'un festival qui a lieu tout les été depuis 30 ans. En hiver, le musée est fermé mais il suffit de se pointer, d'ouvrir la porte et d'allumer la lumière pour le visiter :

























C'est cool. C'est tout dans une grande grange :



















avec par endroits des petits dessins sur les portes extérieures :




































































Et des têtes de monstres à l'intérieur :






































Dehors il y a des bus colorés :



















Et dedans la dangereuse cuisine de Ronald Reagan :



















Et dedans la tronche à Noriega :
























Et dedans encore des monstres :























Et dedans des manifestes toujours d'actualité :
























Et dedans des peintures contre le travail :

























Et dedans des crocodiles :
























Et dedans des vieux flippants :























Et pleins d'autres genre de monstres :
























Après la visite il faut bien sûr éteindre la lumière et refermer la porte :























Quand on est reparti, la pluie à commencer à se transformer en neige et il était quelque chose comme 15h50 et nous savions qu'il ne nous restait plus qu'une demi heure de jour et nous sommes parti chercher un motel. On a zoner sur l'autoroute, dans le noir, pendant au moins deux heures jusqu'à ce qu'on arrive à White River Junction où l'on s'est jeté sur les toilettes du premier bar venu. Dans ce bar de mythos, le serveur insiste pour vous servir par la droite, il fait ça dans une ambiance tamisé et jazzâtre, ambiance comme l'ambiance du bar V.I.P d'un aéroport ou comme l'ambiance du coin VIP d'un Hippopotamus ou comme l'ambiance d'un truc lounge à Cholet . On a pris un thé ( G.B), un café ( Le C.) et un café crème ( B.T) en se faisant servir par la droite et on a demandé au serveur gominé comme un acteur qui dit "pricy" à la place d'"expensive " où est-ce-qu'on-pourrait-crécher-pour-pas-cher et il nous a indiquer un hôtel à 5 min. qui s'est avéré plutôt cher.

Ensuite, on été demander la même chose mais dans un endroit qui loue des chambres à l'année juste à côté de l'hôtel trop cher. Dans l'endroit qui loue des chambres à l'année juste à côté de l'hôtel trop cher, votre obligé correspondant à demander son chemin à un type avec une casquette rouge sur la tête, entouré d'une jeune fille gironde dans une manière timide et mal à l'aise et d'un adolescent qui semblait tout simplement abruti d'anxyolitiques. Le type à casquette à commencer à rigoler en m'expliquant qu'il ne fallait surtout pas que j'ai peur et que tout allait bien se passer. Il jetait des regards brillant et amusé à la jeune fille gironde en me disant qu'il y aurait un panneau Dead End mais qu'il ne fallait pas que nous nous affolions. Il ne fallait pas que nous ayons peur, il fallait continuer. Il a dit qu'il fallait continuer après le panneau Dead End sans paniquer et que nous devions tourner à droite dans un angle de 19° environ pour pouvoir passer au-dessus de la colline. Il a dit qu'une fois au-dessus de la colline nous retournerions sur nos pas, c'est à dire que l'on arriverait à l'endroit par lequel nous sommes arrivés dans la ville, une zone de motel et de Donkin Donuts où l'on pourra se trouver un motel pas cher. Il a dit que pour voir tout ça il fallait commencer par ne pas avoir peur.

On a passé le panneau Dead End. Puis après le premier panneau Dead End on a passé un autre panneau Dead Dead qui suivait l'ancien panneau Dead End et puis on a pas vu la route sur la droite à 19°. On a passé un autre panneau Dead End. On s'est enfoncé dans une forêt qui nous a conduit à l'entrée d'une zone de mobile homes plutôt fatigués et de carcasses de pick up ; une zone sombre et pleine de nid de poule marqué à l'entrée par panneau Dead End. On a commencé à avoir peur. On continué après le panneau Dead End et on a traversé le village Dead End et on est arrivé au bout de la fin de la mort. Au bout de la fin de la mort, là où la mort finie, là où la mort est morte, il y avait une maison, un pick up et une barrière en bois mal en point. On a fait demi-tour en pensant à cet enfoiré d'américain avec sa casquette à la con et puis on retraversé la zone de nid de poules et la forêt et finalement on a trouvé la route de 19° et on a trouvé la zone de motel et de Donkin donuts et un motel super8 :
























Le manager assistant général du super8 de White River Junction s'appelle Jake Conrad mais nous ne l'avons pas rencontré. Nous avons rencontré un type qui parlait un peu français, bronzé rouge comme un poulet cuit façon cuisse-de-nymphe-émue, en short, mince comme un marathonien et qui s'est mis à nous faire des blagues pleines d'astuces comme le type à la casquette et le taxi du taxi qui n'est pas Le Taxi mais le type qui conduit le taxi ( au québec on appelle ça des blagues de mononcle ( au québec on dit un mononcle, pas mon oncle ( on dit aussi une matante, pas ma tante )).

Dans notre chambre24 du motel Super8, on a découvert une superbe sculpture minimale de serviettes-éponges :
























et des barres de savon facial :



















et Bonnita Troccoli a hurler avec enthousiasme : hé les mecs! merde ! y a un sèche-cheuveux accroché au mur !!!!!! :
























Ensuite Bonnita Troccoli a pu contacter sa cousine et on a décidé de passé chez elle demain pour déjeuner et on est parti manger une pizza chez un pizzaiolo grec qui a vécu dix ans à New York et 10 ans à Athènes. Bonita Trocoli a pris une pizza aux trois fromages, le cartographe une calzone aux pepperoni et j'ai pris une calzone à la viande. On a bu de l'eau et puis on est rentré et on regardé un morceau de " Bad Santa" sur MTV :


















et on s'est endormi avec le chauffage électrique à fond.

(
à suivre)
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* Sur Wikipédia, on apprend que le maire de Burlington s'appelle Bob Kiss ( je déconne pas) et qu'il représente le Vermont Progressive Party (VPP), parti qui défend entre autre choses une couverture médicale universelle et accessible à tous. Dans le même temps, ils militent pour la baisse des impôts de la plupart des citoyens . Je ne suis pas expert en politique, peut-être existe-t-il d'autres moyens que les impôts pour financer une politique sociale et médicale — si quelqu'un à une idée les commentaires sont ouverts parce que là j'avoue que je ne comprends pas — mais en tout cas, le Vermont Progressive Party défends aussi le droit pour les mères d'allaiter en public ( the ability of mothers to breastfeed in public) et tout ça commence à devenir vraiment trop compliqué et étrange pour que l'on puisse développer ici ces particularités politico-idiomatiques.

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