mercredi 28 octobre 2009

Les six premiers jours

Ben... ici c'est froid. Il a plu le lendemain de notre arrivée et la pluie s'est transformé en neige et maintenant il fait juste gris. On se fait des organic speed hystérisants : {mangue} + {citrons} + {oranges} + {pommes} + {carottes} + {bananes} + {gingembre} = coups de pieds dans les arbres. Le soir on se fait des soupes de courges :


















Quelque part vers le nord, à 30 heures de route, il y a des animaux effrayants :


(un carcajou)













et partout il y a des grosses voitures :







( en vrai, il n'y a que des voitures neuves, grosses ou petites).








On dit que, parfois, tu peux faire dix heures de route sans voir personne :


















Il y a tellement de lacs au canada qu'il est impossible de les compter. Il y a au moins un lac par personne. J'ai pas encore vraiment visiter la ville mais on s'est trouvé un appart pour 500 euros, 3 grandes pièces, meublé avec le net, en trois jours de recherche ( tu achète les papiers du bail à l'épicerie du coin, je te jure ( la contre-partie de cette confiance s'appelle le contrôle de crédit : on appelle ta banque pour savoir si tu as déjà eu des problèmes pour payer ton loyer). Pour ce genre de choses, Montréal est une ville facile. Il faut 15 jours pour monter une entreprise.

J'apprend des mots comme chagrin-colère (par exemple : Guy Debord est un chagrin-colère) et full-bio ( par exemple : la viande de caribou est full-bio). Je dis aussi chaudron pour casserole et dépanneur pour épicier. On attend une tempête de neige pour la semaine prochaine. Blizzard et grizzly sur le tout du tout. Nous avons aussi rencontré Jean Sansregret. Il est petit avec des mèches bleues. Il porte de grosses baskets et un sweater vert à capuchon ( capuche).

La plupart des indiens que je croise sont clochards (ici, on dit un autochtone ou un amérindien, dire "un indien" c'est comme dire "un nègre"). Au passage piéton, un autochtone m'a regarder fixement par-dessus l'épaule d'E. Quand le feu est passé au rouge, on s'est engagé sur la route, l'amérindien nous dépassé et je me suis rendu compte que ses vêtements étaient couverts de boue. En attendant d'avoir l'appart', j'habite chez mon chum Bingo l'Indien dit Speed Bingo dit Bingo Juice, qui traverse une crise existentielle comme on traverse une autoroute : en courant ( cette crise semble profondément lié à une certaine idée de l'accélération du temps passé 30 années d'existence). J'ai vu une femme de 50 ans qui distibue des prospectus pour gagner sa vie. J'ai rencontré une femme de 45 ans qui a essayé de me faire acheter une carte de fidélité Canadian Tire en ayant le même air chagrin-jovial qu'une opération de chirurgie esthétique. Elle était debout ( certainement toute la journée) à l'entrée du magasin et elle accueillait tous les nouveaux arrivants avec la même proposition de fidélité. J'ai vu un type habillé en combinaison de ski dans le bus 80, avec un regard à la fois effrayant et effrayé, certainement psychotique, se lever pour cracher sur un blond. J'ai appris que le Québec a un taux de suicide extrêmement élevé chez les jeunes hommes et je sais qu'il y a , en ce moment même, un scandale politique à grande échelle. On entend parler d'enveloppes brunes. Des dessous de table que la mafia ( il y a une mafia italienne ici) aurait versé à des élus montréalais pour obtenir des gros chantiers. On appelle les immeubles en copropriété des condos ( de condominium). Il semblerait que le système des enveloppes brunes soit une habitude à la mairie de Montréal. Voici le visage du premier ministre canadien Stephen Harper :
























On me dit qu'il mène une politique désastreuse pour l'environnement, entre autres méfaits. Ici on exploite les Sables Bitumineux.

















Il faut enlever les arbres d'une forêt, secouer le sable en tout sens et récupérer le pétrole bêtement dispersé dans le sable. C'est très, très polluant.

On dort dans l'atelier de Bingo. Le soir, il y a un tuyau fou qui tape > jusqu'au remplissage du radiateur > bruit loud ( genre la bête du gévaudan habite dans tes tuyaux du radiateur et elle essaye d'en sortir en cognant dessus avec ses ongles pointus comme des marteau de tapissier ) :



Du chauffage industriel.













Il y a, dans certains endroits de la ville, le métro notamment, d'énormes différences de températures et on n'est encore qu'en automne. Pas de banc de neige ( congères) en vue. Les feuilles d'érable sont jaunes mais encore sur leur branches. Ce soir Bingo a dit : " c'est l'apocalypse "et il nous a lu cet article du journal :

Les Montréalais, futurs cobayes de la pub
Fabien Deglise

Pause publicitaire. Le Montréalais ne s'en doute pas encore, mais il va devenir un cobaye au cours des prochaines années. En choeur, une soixantaine d'agences de publicité du Québec ont décidé de faire de la métropole le tout premier laboratoire d'expérimentation de campagnes publicitaires au monde. Avec ce centre de recherche grandeur nature baptisé YUL-Lab -- en référence au code international de l'aéroport de Montréal --, on souhaite tracer les contours de la publicité de demain. «Un premier annonceur mondial, L'Oréal Paris, a décidé d'utiliser le YUL-Lab pour mener des expériences publicitaires», lance Yanik Deschênes, président de l'Association des agences de publicité du Québec (AAPQ), mais aussi pilote de ce laboratoire. «Bien sûr, leurs intentions sont confidentielles. C'est une des clefs du succès du laboratoire. Pour ne pas influencer le comportement du consommateur, il ne doit pas savoir qu'une campagne cherche à le rejoindre.» Lancé officiellement et en toute simplicité le 25 août dernier, le YUL-Lab a des ambitions aussi démesurées que le décor des publicités de voitures. «Avec ce projet, nous cherchons à répondre à une des préoccupations des directeurs de marketing à travers le monde, poursuit-il. La montée du numérique a engendré la fragmentation complète des médias. Les voies traditionnelles pour rejoindre les consommateurs sont en train de changer. Or, si tout le monde reconnaît l'importance d'investir dans le numérique, personne ne sait comment le faire, avec combien d'argent et surtout avec quels résultats.» Les questions seraient cruciales. Elles sont aussi une «source importante de stress» pour les directeurs de marketing et autres gestionnaires de budgets publicitaires à travers le monde, qui, face à des univers médiatiques en mutation, ne semblent plus trop savoir à quel saint se vouer, ni où investir pour maximiser leurs profits, résume M. Deschênes, rencontré la semaine dernière dans un bureau surplombant le très urbain boulevard de Maisonneuve. Et forcément, ce stress, Montréal, à l'image d'une lotion pour réduire les rougeurs, se propose désormais de l'atténuer. Comment? En mettant l'ensemble de ses habitants au service des grandes marques internationales, les Nike, MasterCard, Virgin, Nokia et compagnie. Et ce, pour les aider à mieux comprendre, par l'expérimentation in situ, de quoi pourraient bien avoir l'air les campagnes de publicité de demain. «Nous sommes l'endroit au monde le mieux placé pour cela, explique le responsable de ce YUL-Lab. Montréal, c'est un marché isolé, à l'abri des trop grandes influences extérieures. Nous sommes dans une petite bulle. Nous consommons nos propres médias. Nous avons notre propre star-système, en plus d'avoir ici du talent et des agences créatives pour orchestrer des campagnes solides. Bref, notre isolement [un bassin de francophones dans une mer d'anglophones] a souvent été un désavantage, mais là, nous allons être capables d'en tirer profit.» Ainsi, les annonceurs pourront expérimenter sans trop dépenser, mais aussi mieux mesurer les effets de leurs campagnes dans ce marché de petite taille bien circonscrit. Et cela, à l'heure des grandes questions sur les nouveaux modèles de la publicité, «ça n'a pas de prix», comme dirait un célèbre marchand de crédit.
[...]


Ensuite Bingo a dit : " Ce Deschênes-là, c'est un Robot-zombie. "

En face de chez nous il y a une école Juive assédic ( hassidique) :



















On dit que les femmes ont le crâne rasé pour des raisons religieuses et qu'elles portent une perruque pour sortir dans la rue. Parfois, on retrouve dans les poubelles des draps troués. Il s'agit d'une sorte de préservatif inversé, le trou permet l'accouplement mais les corps ne doivent pas se toucher.

lundi 26 octobre 2009

Tourisme1

Groupes giratoires , troupeaux tournoyants , grappes circulaires, coteries rotatives, clans-circuit, assemblages de mille tour/minute, bandes d'orbites, assemblés pivotantes, compagnies de piétinement, essaims de circonférence, familles de volte : tourisme *.

* L'image-logo de ce blog est une photo satellite du réservoir Manicouagan