mercredi 25 novembre 2009

ULTRA BOOM SIMPLEX

Ce week-end on a enfin vu un peu de paysage. Mais deux jours avant de partir dans les cantons de l'est ( jeudi dernier) , moi-l'homme je suis parti visiter l'infrastructure qui a rendu possible l'exposition universelle de 1967. C'était une journée de grand vent et en sortant de chez moi le grand vent était délicieux. Le grand vent délicieux j'avais envie de le manger l'air. Puis je suis rentré dans le métro. J'étais beaucoup trop couvert pour l'air lourd du métro ma grosse veste rouge et noire sur les genoux et mon écharpe grise de deux mètres sur les genoux. L'air du métro était moite et lourd et j'avais posé ma grosse veste rouge de pseudo-trappeur et mon écharpe grise de fille de deux mètres de long et mon bonnet noir une cagoule de cambrioleur sur mes genoux.

Dans le métro j'ai remarqué une uniformisation certaine des costumes mondiaux. Le prêt-à-porter était partout prêt-à-porter. Le prêt-à-porter était partout casquette basket jean doudoune bonnet capuche etc. À un moment, une fille aux cheveux noirs s'est levée. Une fille aux cheveux noirs qui se levait pouvait tout aussi bien être Russe. L'air dans le métro était lourd et j'ai attendu douze stations avant de descendre à Vendôme la station :




















L'infrastructure qui a rendu possible l'exposition universelle de 1967 est située dans la partie anglophone (Ouest) de Montréal. L'infrastructure autoroutière de l'exposition universelle de 1967 était proche de la place Vendôme :




















Place Vendôme il faisait plus froid et l'air plus dur. Un peu après la place Vendôme j'ai demandé mon chemin. Après la place Vendôme j'ai oublié comment dire " autoroute " en anglais et j'ai dis un truc comme : " you know the big road ... like Los Angeles ... the big road... the crossing road for the exposition universelle de 67 ... big... you know ? " et on m'a répondu : " i don't know what that is ". Puis j'ai entendu un bruit de soufflerie dans la partie anglophone-ouest de Montréal. Un bruit de soufflerie comme un bruit de beaucoup de voitures en même temps. J'ai suivit le bruit. J'ai suivit le bruit et j'ai pris une ruelle et je suis tombé là-dessus :




















Ensuite, dans la ruelle, je me suis arrêté pour allumer une clope devant une porte de garage sur laquelle il y avait écrit GRE comme un graffiti interrompu :




















J'ai essayer d'allumé ma clope en m'abritant dans le refoncement d'une porte de garage parce que c'était une journée de grand vent et que j'avais envie de manger l'air et de fumer en même temps. Quand je me suis approché pour allumer ma clope la porte GRE s'est mise à vibrer comme une grosse guêpe. C'est pas des conneries. C'est pas une blague. La porte s'est mise à vibrer aiguë petit pointu comme une abeille tueuse et j'ai eu peur et j'ai pas cherché à comprendre et je me suis reculé et j'ai pris une photo de la porte GRE. ( Il commence à y avoir une obsession avec la photo. Je prends n'importe quoi en photo comme si je volait n'importe en photos, par ex. un tracteur :


















)

Ensuite dans la ruelle je me suis retourné et j'ai vu un camion sur lequel il était écrit " LA MER " ( Au dessus du mot " LA MER " il y avait trois petits poissons bleu marine et en dessous du mot LA MER il y avait deux petits poissons bleu turquoises et en dessous de tout ça il y avait une série de rayures bleu marine en vagues ). Le camion de "LA MER" sur lequel je me suis retourné dans la ruelle avait l'aile gauche défoncée froissée pliée. Je l'ai prise en photo l'aile gauche défoncée froissée pliée :



















Je ne savais toujours pas si j'étais dans la bonne direction parce que j'avais oublié comment dire "autoroute " en anglais . Je ne savais toujours pas si j'étais dans la bonne direction pour voir l'infrastructure qui a rendu possible l'exposition universelle de 1967. J'ai commencé à avoir un doute. J'ai continué dans la ruelle et j'ai croisé un moment de la ville plutôt fracassé :
























Puis je suis tombé là-dessus et j'ai douté encore plus de ma bonne direction :


























Après avoir photographié un genre de Totem en forme d'arbres enturbanés de tissu gris sous une affiche monochrome bleu, j'ai traversé le pont qui enjambait le périph' sur lequel j'étais tombé tout à l'heure. Au loin dans le lointain j'ai aperçu des ponts et le fleuve Saint-Laurent. Je savais l'infrastructure qui a rendu possible l'exposition universelle de 1967 plus proche du fleuve que du centre de l'île de Montréal. En prenant la ruelle je savais que je m'éloignait du fleuve et des ponts alors j'ai décidé de faire demi-tour. J'ai descendu une rue parallèle à la ruelle. Dans la rue parallèle à la ruelle j'ai aperçu dans une autre ruelle perpendiculaire à la rue parallèle à la ruelle. Dans la rue parallèle à la ruelle j'ai aperçu une grosse bosse de bitume dans une autre ruelle perpendiculaire à la rue parallèle à la ruelle :



























Finalement, je me suis retrouvé à l'endroit où je ne savais plus dire " autoroute " en anglais :





















Je suis partis dans le sens opposé au bruit des nombreuses voitures et je suis passé sous le pont des voies de chemins de fer :

























Et je suis tombé sur la Toundra :




















J'ai continué à marcher vers le sud et vers le fleuve et vers les ponts que j'avais aperçu depuis le pont qui enjambait un genre de route comme le périph' parisien. Je suis arrivé face à ça :





















et je me suis dit que j'étais dans la bonne direction même s'il n'y avait pas de trottoir en face de mon trottoir je me suis dit que j'allais dans la bonne direction. J'ai encore traversé un autre pont qui enjambait l'espèce de route qui ressemblait au périph' parisien et j'ai continué à marcher sur mon trottoir en espérant trouvé un autre trottoir en face de mon trottoir. Quand j'ai pu traverser la route pour me rendre sur le trottoir d'en face de mon trottoir j'ai vu l'infrastructure qui a rendu possible l'exposition universelle de 1967 au travers de plusieurs arbres :





















et je me suis demandé comment descendre la falaise pour voir de près l'infrastructure qui réunit l'autoroute 20 à l'ouest / la 15 au Nord/ la 15 au Sud/ la 20 Est au Sud et la 720 Est à l'Est. Je me suis demandé comment arriver au pieds des ponts de l'autoroute 20 à l'ouest, de la 15 au Nord, de la 15 au Sud, de la 20 Est au Sud, et de la 720 Est à l'Est. Je me suis demandé comment aller en bas pour voir l'infrastructure de près. J'ai continué à marcher sur mon nouveau trottoir jusqu'à ce qu'un homme surgisse d'un petit chemin et je me suis demandé si le petit chemin c'était l'entrée de l'infrastructure qui a permis l'accès à l'exposition universelle de 1967 ou si c'était un endroit de rendez-vous secret :





















Ce n'était pas l'entrée de l'infrastructure qui a permis à des millions de gens de venir voir l'exposition universelle de 1967. C'était un belvédère Terry-Fox où l'on pouvait apercevoir au travers des arbres l'infrastructure ouverte le mardi le 25 avril 1967 à 6h00 :




















Au bout du belvédère il y avait une casse :

























J'ai décidé de faire encore demi-tour et j'ai commencé à me sentir déprimé et perdu et fatigué et froid dans mes doigts et mes pieds et mes oreilles ( le vent délicieux était devenu dur depuis la place Vendôme et il n'y avait presque plus de lumière et il était quelque chose comme 14H) :



















Je suis retourné sur mon trottoir d'en face et j'ai traversé le pont qui enjambait l'espèce de périph' à bruits multiples en me demandant si j'allais trouver un trottoir en face de mon trottoir pour voir de près l'Échangeur Turcot :




















Et j'ai croiser une femme en carton dans une cabine de camion :

























Juste en face de la Toundra, j'ai enfin vu un trottoir en face de mon trottoir qui allait pouvoir m'aider à voir de près l'échangeur Turcot qui a coûté 24 millions $CAD en 1967 et qui va être reconstruit en 2015 :




















Je suis descendu vers l'infrastructure qui a permis l'accès à l'exposition universelle de 1967 en marchant sur le trottoir en face mon ancien trottoir. J'ai croisé des gens qui remontait sur mon nouveau trottoir en face de mon ancien trottoir. Je suis arrivé en bas de la pente de mon nouveau trottoir en face de mon ancien trottoir ( je me dois de préciser que pendant toute la descente de mon nouveau trottoir en face mon ancien trottoir mon ancien trottoir avait disparu) et il y avait une entreprise de carwash qui m'attendait :





















Des gens habitaient à côté des ponts de l'infrastructure qui a rendu accessible l'exposition universelle de 1967 :


























Le sol était humide et sale :
























et boueux :

























Et les trottoirs disparaissaient et réapparaissaient :




















Et il y avait des trous dans la flore :

























Et des bambous aux pieds des ponts :

























qui enjambaient d'autres ponts :


























Je suis passé sous un pont et je suis tombé sur une sculpture :




















La sculpture d'un lycée :




















J'ai continué sur un nouveau trottoir :


























Quelqu'un de très fort avait tordu une barre :




















et des ponts et des ponts et des ponts et des ponts et des ponts et des ponts et des ponts :












































































































Je me suis assis sur un morceau de béton à côté d'une grue JLG ULTRA BOOM SIMPLEX 03D6. Il y a eu un bruit de camion qui claque et j'ai vu un ouvrier disparaître dans une trappe pour rentrer dans les entrailles d'un pont. J'ai aussi vu un camion avec deux citernes chromées, un camion rouge HERVÉ LEMIEUX, un camion PRINCE, un camion HANJIN et un van SKYLINE. J'étais assis à côté d'une grue sur mon bloc en béton et entouré d'un silence de souffle, de grondements et de jets de kärcher. J'ai vu un camion ROBERT, une citerne PDI chromée, une caravane blanche et bleue, un bus scolaire, un bus normal, un camion qui a dégagé un nuage noir, un golf TDI avec des jantes MOMO, un hummer noir et un genre de Renault espace américain. L'ouvrier dans sa trappe a fait des bruits métallique. Un pick-up Ford noir. L'ouvrier dans sa trappe a fait tomber une barre de fer sur une grille en métal et un scotch " DANGER" jaune et noir accroché à une gouttière a claqué avec le vent. Les ponts ont commencé à s'embouteiller et au silence de souffle de grondements et de jets de kärcher s'est ajouté une sirène d'ambulance et un bleep-bleep-bleep-bleep-bleep-bleep-bleep de grue télescopique qui recule. Un van est passé avec ses pneu cloutés en faisant le bruit métallique humide des pneus cloutés qui roulent sur un bitume sans neige ni verglas.

En vérité tout ça ne ressemblait à rien. Cette exploration a été une faillite de mes sensations — à 16 ans j'ai avalé mon premier LSD devant les ponts de la porte de la Chapelle et j'avais ressenti à ce moment-là quelque chose de très fort en restant sous ces ponts, une très intense émotion architecturale, mais il semble que j'ai vieilli et que les masses de béton ne m'impressionne plus. Pour le dire franchement la visite de l'infrastructure, qui a permis à l'exposition universelle de 1967 d'essayer d'unir les peuples, c'était froid et chiant et dur et glauque. Un déchet grand comme 12 stade de football voilà l'infrastructure qui a rendu fluide l'exposition universelle de 1967. Rien de tout ça ne m'a fait V comme Vibrer.

Sur le chemin du retour je suis tombé sur une petite culotte et une paire de chaussette :




















et j'ai croisé un amérindien complètement bourré qui arrivait à peine à marcher :

























Je suis rentré chez moi déprimé humide des doigts de pieds et ma vieille entorse au genou s'est réveillée et je me suis fait un café et ma femme et mes nouveaux amis Québecois se sont gentiment foutu de ma gueule en me demandant : " Mais qu'est ce que t'as été foutre là-bas ? ".

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire