lundi 21 juin 2010

Fin

Bientôt, on voudrait aller à la Nouvelle Orléans , rendre hommage à Ignatius Reilly, mais un pote qui vient de là-bas nous as dit que même dans la ville, ça sentais le pétrole. C'est vraiment très triste, cette affaire. Les ville peuvent disparaître. Les gens s'en vont. Plus aucun commerce. Il ne restent plus que les pauvres, des zombies, et puis les zombies meurent et puis plus rien. La ville fantôme, quand on parle de New-York, New Orleans, Shangai, Paris, c'est dur à imaginer. Même à la Nouvelle Orleans, on parle de plus d'un million de gens. Mais elles peuvent disparaître, et au bout du compte, elles disparaîtrons. Autre détail déprimant : NO est jumelée avec Juan-les-pins.

Dernièrement, j'ai encore vu Rigoberto Mac Millan. Cette fois-ci, nous nous sommes retrouvés au spectacle des Démasqués qu'organisait Bonnita Trocoli. Le spectacle était chouette, tout le monde s'était fabriqué une marionnette-masque pour se représenter. Ils ont défilé d'abord et ensuite ils ont lu des textes qui évoquaient leur vie. Ce projet de spectacle à aussi donné lieu à un projet de photos dont voici un petit extrait :





















Après le spectacle, j'ai appris que Rigoberto n'avait finalement jamais eu de bed-bugs chez lui. Son colocataire ( qui s'appelle quelque chose comme Cindy et qui a été le premier à soupçonner la présence de bed-bugs dans leur appartement) est apparemment profondément hypocondriaque et tout cette affaire n'a été qu'une énorme panique. Le pauvre Rigoberto a passé les trois dernières semaines à chercher des punaises dans son appart', à se gratter en se demandant s'il avait été piqué, à répandre de la poudre aux seuils des portes, à mettre toutes ses affaires dans des sacs plastiques : tout ça pour rien. Heureusement pour Rigoberto, son colocataire travesti hypocondriaque&hygiènophile s'en va bientôt.

Sinon, je viens de finir mon grand article sur la Révolution Autistique en Amérique du nord ( vous pouvez le lire ici) et j'ai enfin mangé ma première poutine. J'ai toujours été dégoûté par la poutine, le plat national québécois, mais un soir, j'ai eu une sérieuse envie de poutine. Je ne sais pas si tout le monde est pareil, mais mes goûts change comme ça, radicalement. Du jour au lendemain quelque chose que je détestais devient infiniment désirable.

Et puis, quand même, il y a eu le Retour de Wikipédia.

Wiki est venue passé le week-end chez nous à la fois pour mettre à jour son visa américain, mais aussi parce qu'elle nous aime bien.

Wiki va bientôt quitté New-York et elle essaye de se faire une raison : " Cette ville est trop excitante, trop de choses à faire, c'est génial, mais c'est impossible à vivre si t'es déprimé. Il y a Autrui, le New-Yorkais Insupportable, l'A.N.I donc, qui prend un Frappucino Latte, Low Fat, Low Sodium with Skim Soy, Organic Milk, Gluten Free, en sortant du Pilates *; tapis de yoga sous le bras, et qui te dit : " j'ai le temps de boire un café avec toi entre 16H45 et 17h04 ", puis qui hurle : " IT'S BEEN SO CRAZY ! " et qui part ensuite déjeuner avec le rédacteur en chef du webzine subventionné par un think-tank de Washington pour lequel elle écrit des chroniques sur la politique extérieure du Moyen-Orient, et si toi, à ce moment-là, t'es en mode-déprimé, tu te sens seule comme jamais."

On a aussi parlé de la " crise bibliographique". Les informations sont des émotions, et certaines des émotions fortes, et il y aurait comme une addiction à chercher/découvrir des informations, une vraie défonce avec tout ce que ça comporte comme paramètres montagne-russe.

Un peu plus tard on est partis en week-end avec Bonnita Troccoli, Rigoberto MacMillan, et Wikipédia, chez Bernardine Ekojjcql qui habite presque à la campagne. On est arrivé pile pour les dernières saucisses.

Ils habitent une maison et, derrière la maison c'est carrément un champ ( pas de photos, on a oublié AP2). Le petit ami de Bernardine Ekojjcql, Troy Ekojjcql, est artiste visuel. En ce moment (et pour les trois ans à venir), il recopie la bible sur très un grand papier blanc ( c'est difficile à décrire : il recopie la bible en pattes de mouches et fait des lignes et des lignes de bibles, si bien qu'à la fin, on ne voit plus qu'un très jolis nuage gris rectangulaire).

On a bu des bières, mangé des saucisses et fumé des clopes jusqu'à ce que le soleil se couche ( ah! j'oubliais, en arrivant, on a été invité à voir les sculptures du voisin : un mini-sphinx en béton et des micro-pyramides qui ressemblaient à une tombe + un genre d'aigle mou planté sur un poteau rouillé + une licorne marron extrêmement mal proportionnée, quasiment obèse, échouée dans le coin gauche d'une immense pelouse américaine tondue au laser). Puis, certains ont commencé un poker, et moi j'ai commencé à être bourré. Le truc du poker, au début, je regardais ça — la table, les casquettes, les bières — en me disant : " ouais, eux, c'est des descendants de cow-boy, sûr, c'est pas comme chez nous, ils ont ça dans le sang ". Je me suis tourné vers ma voisine qui était assise sur un genre de bidon et je lui ai dit qu'en France le Poker était revenu à la mode il y a peu. Elle m'a dit " Ici aussi ! " en éclatant de rire, comme si elle avait tout compris.

Après, je suis partis acheté des clopes avec Rigoberto Mac Millan et Bernardine Ekojjcql. J'ai demandé à qui appartennait la minuscule maison en bois au bout de la route — vraiment mignonne maison — et Bernardine Ekojjcql m'a dit qu'ils étaient sept et qu'ils dormaient tous dans le salon parce que toutes les chambres de la maison étaient occupées par des oiseaux ( le père vend des oiseaux).

Une fois revenu, on s'est installé au coin d'un feu. On a brûlé des lattes vernies pendant un certain temps. À un moment, une rumeur à circulé disant que Wikipédia était turque. Puis, il y a eu une blague mon-oncle style : " arabe Vs érable" . Et le voisin-sculpteur d'aigle-mou, de mini-sphinxs et de licorne-obèse a déclaré : " Pas besoin d'aller voir le monde, on voit déjà tout à la télé, rien à foutre du monde, moi j'ai déjà passé trois mois dans une cabane avec un amérindien à chasser l'orignal ... " et il a eu un regard vague, comme hébété, et on a décidé de partir se coucher en laissant ce type patauger dans sa merde.

On a dormis dans le camping-car de la maman de Bernardine Ekojjcql. Le lendemain matin on a été réveillé par de la country soutenue par un beat disco ( une aberration selon Rigoberto Mac Millan) et on a été prendre un petit déjeuner ( œuf, patates, saucisses,et café).

Et puis, comme d'habitude, on est rentré à Montréal.

C'était notre dernière semaine ici. Du coup, j'ai perdu ma CB et les clefs de la maison le soir même de mon tout premier concert Lesbomacho ( pour notre plus grand plaisir : une fille dit à une autre : "you can call me Daddy" ). On est rentré par la fenêtre de la maison, en passant par le jardin du voisin, mais avant, on a fait grillé des merguez et on a longuement glissé en vélo dans les rues immenses et complètement vides du petit matin ( sous un ciel géant ( géant comme la fête des lesbiennes géantes où Benni E voudrait qu'on l'appelle Daddy)) ; on a aussi longuement traîné sur des trottoirs chauffé par le soleil, bière en plastique dans la main ; fumé et refumé toute sorte de choses fumables; pédalé fort avec Bonnita assise sur ma selle ; rit aux éclats avec Roberto Parodi parce que la Compagnie Créole fait une tournée Québécoise ; dansé sur le comptoir de La Casa ( ohé, ohé) ; philosophé pendant une vente de garage ; marché non-chalant ; bref, Montréal va me manquer et ce blog est terminé.

Fini.

Nous partons en Cali-Californie ( ou au Mexi-Mexique ( ou en Utah-Utah ( on va d'abord en Cali-Californie, après on ne sait pas-sait pas))) dans deux jours. On va voir des cailloux, des coyotes, des tarentules, des 50° à l'ombre, des Rollers, des surfeurs, et des gros cailloux. Je ne prends pas l'ordinateur; j'ai juste envie de me baigner et de passer du bon temps.

Il n'y a pas de place pour des louanges, des apologies, des célébrations ou même un panégyrique de tout ce qui constitue cette grande nation, car nous reviendrons au Québec au mois d'août, afin de marier ( je suis supposé faire le prêtre) Monsieur Glazed I.Hauteur à Mademoiselle Salizar Zadra, qui deviendra donc et devant Dieu : Madame Salizar I.Hauteur.

( peut-être que je raconterais ça, 'sais rien).

Encore une fois, un grand merci à ma mère, madame Bison ; puis à Bonnita Troccoli ; puis je tiens à remercier Dieu L'inventeur du RSA, ainsi qu' Estrogen F. Cryptographer pour ses talents d'imitateur, Kobold pour sa magie pleine de vices, Tout-un-Tas-de-Gens ( Becky Chance, Sergeline Badette &co) pour leur patience, Alfredino, Le Cartographe, Bobette Harmond, Nœud d'œil, Pizzaïlo hijo dé pédé, La Nourisse ... eh merde, je l'ai déjà dit, c'est chiant ces listes, genre t'as cru aux Oscars dans le Yomosemite, baste.


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*Pour ceux qui ne connaissent pas le pilates :

1 commentaire:

  1. Dominique Gilliot9 juillet 2010 à 00:07

    je connaissais le pilates mais pas sur fond bleu..le pilates sur fond bleu, c'est la porte ouverte à l'incrustation dégueu faite à la maison..imagine un truc qui bave, les pilateux au dessus des chutes du niagara, par exemple..
    t'as chopé l'accent ?

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